Les tendances télécoms 2022 pour les entreprises

Les deux années qui viennent de s’écouler ont profondément bouleversé nos habitudes. Notre rapport au monde en général, et au travail en particulier, ne sont plus les mêmes. La crise sanitaire à redéfinie, malgré nous, nos manières d’interagir, notamment dans le milieu professionnel, en généralisant, par exemple, le travail à distance. Ainsi, la capacité à se réorganiser rapidement, au gré de la mise en place ou de la suppression des mesures gouvernementales, qui surviennent la plupart du temps sans prévenir, est devenue une aptitude vitale pour les entreprises, afin de limiter les impacts négatifs de ces temps de crise sur leur activité professionnelle. L’un des enjeux principaux des entreprises fût peut-être de garder le contact avec la clientèle et de trouver les moyens de continuer à lui adresser ses offres dans les meilleures conditions.

Mais alors, qu’en est-il de l’année 2022 ? Quelles seront les tendances des télécommunications  pour cette année ? C’est ce que nous nous proposons de détailler dans cet article afin de vous apporter un éclairage sur ce secteur hautement technologique.

Nous avons identifiées quatre éléments majeurs qui impacteront à coup sûr les entreprises françaises en 2022.

L’accélération de le couverture en fibre optique

Bien que ce ne soit pas une révolution en soi, les liens opérateurs en fibre optique ne cessent de se développer sur le territoire français. Tous les jours, ce sont des kilomètres de fibres qui sont tirés pour satisfaire les besoins grandissant des entreprises. Ce phénomène est accéléré par l’explosion de ce que l’on appelle le BIG DATA (données massives ayant pour but d’être transformées en informations utiles). Ces données volumineuses doivent être acheminées et stockées dans des DATACENTER (centres de données ) pour y être traitées. La technologie de la fibre optique est de plus en plus privilégiée car elle offre une vitesse de transmission des données qui reste inégalée à ce jour, pouvant atteindre 1 giga ?. La raison est simple, cette technologie utilise la lumière pour transporter les données (petit rappel des cours de physique niveau collège : la vitesse de la lumière est de 300 000 km/s).Voilà pourquoi, les « autoroutes » choisies pour transporter ces données se trouvent être de plus en plus des câbles de fibre optique.

Il faut savoir que les fibres optiques proposées actuellement par les opérateurs SFR, Orange, Bouygues Télécom et le dernier arrivé FREE, sont de deux types : La fibre optique dites dédiées (FTTO et/ou FTTB) avec un débit choisi et dédié pour le  client final ainsi qu’un service complémentaire de temps de rétablissement assurée en cas du coupure (sous quatre heures) ; et la fibre optique mutualisée (FTTH), qui est en réalité une fibre grand public proposée aux professionnels. Dans ce dernier cas, le débit n’est pas dédié et peut varier en fonction des consommations du voisinage, il n’y a donc plus aucune garantie de temps de rétablissement. En contrepartie, le prix est plus accessible et reste le plus compétitif du marché.

Sachez enfin, que les fibres optiques sont proposées par trois types de fournisseurs :

  • Les opérateurs en direct : Orange, SFR, Bouygues télécoms,  et Free
  • Les opérateurs de service : ce sont des généralement des intégrateurs offrant des services plus avancées et un accompagnement plus poussé.
  • Les DSP : les délégations de service public existent aussi dans le secteur des télécoms. Elles n’adressent pas d’offres aux entreprises. Elles répondent à des appels d’offre locaux ou régionaux, pour le tirage de fibre optique. 

Fort de toutes ces informations, on comprend aisément que la fibre optique, remplacera inexorablement les technologies plus anciennes de type ADSL, SDSL ou encore VDSL. Ces lignes cuivrées sont vouées à disparaître à horizon 2030, selon les déclarations gouvernementales. Les entreprises n’auront donc plus le choix, elles devront migrer vers cette technologie. Les DSI ( directeur des systèmes d’informations) des sociétés en sont déjà bien informés et entament cette transition digitale en s’appuyant sur des intégrateurs et opérateurs télécoms.

Justement, quel est le rôle du prestataire télécoms dans tout ça ? Il faut bien garder à l’esprit que ce n’est pas seulement un ‘’technicien’’ qui est là pour installer telle ou telle technologie dans les locaux de l’entreprise, il a avant tout un rôle de conseiller. En effet, il devra accompagner les entreprises dans cette transition en fonction de leurs besoins en voix (téléphonie fixe) et en data (connexion internet). Et ce n’est pas une mince affaire, car chaque société est unique et les paramètres à prendre en compte sont de toute sorte : le secteur d’activité, les logiciels utilisés, le budget ,la situation géographique, les spécificités technologiques internes… Sachant cela, il est évident qu’il ne faut pas choisir son prestataire de services télécoms à la légère et se tourner vers un interlocuteur de confiance.

Pour vous aider nous avons écrit un article afin de faire votre choix sur votre offre internet professionnelle :

Si vous souhaitez vous rendre compte de l’évolution du déploiement de la fibre optique dans votre région, rien de plus simple, une carte est mise à disposition par l’ARCEP ( Autorité de Régulation des Communications Électronique, des Postes et de la distribution de la presse). C’est une autorité administrative indépendante qui a pour fonction de réguler les communications électroniques. Il vous suffit de cliquer sur ce lien et de renseigner votre adresse postale : https://cartefibre.arcep.fr/

Vous pourrez ainsi avoir accès à une cartographie complète de la zone indiquée avec les informations suivantes :

  • Les opérateurs en place
  • L’état d’avancement du déploiement
  • Le type de fibre disponible, à savoir FTTO (Fiber To The Office → fibre dédiée) et/ou FTTH (Fiber To The Home→ fibre mutualisée). Pour information, la FTTO offre un débit dédié et une garantie de temps de rétablissement de 4 heures (GTR) par l’opérateur. La FTTH quant à elle propose un débit non garantie et sans GTR.

L’émergence du réseau 5G

Avant de définir ce qu’est le réseau 5G, il faut définir d’abord ce qu’est un réseau mobile : il s’agit d’un réseau constitué d’antennes, rayonnant chacune sur une zone géographique donnée. Ces relais permettent de transporter des communications à travers des ondes radios.

Remontons maintenant un petit peu dans le temps, afin de bien comprendre l’incroyable avancée technologique que représente la 5G. Dans les années 90, le réseau 2G voit le jour avec une offre mobile limitée à la VOIX (appel vocal) et aux SMS-MMS. Pour l’époque, c’est déjà une petite révolution.

Au début des années 2000, on assiste à une première évolution importante : on passe à la 3G avec des services plus avancées comme l’accès internet (limité) et la possibilité d’envoi de photos.

Quelques années plus tard, en 2010, c’est l’avènement du réseau 4G qui permet l’utilisation de la vidéo, des applications et une navigation internet (illimitée) plus rapide. Enfin, en 2020 est apparu le dernier né des réseaux mobiles : la 5G. Ce réseau rend possible l’utilisation de fonctions qui dépassent de loin les anciennes générations puisqu’il permettra d’accéder à des services tels que la réalité augmentée, le traitement des données via les IOT (internet of things : l’internet des objets) et bien plus encore…

Pour comprendre plus précisément le fonctionnement du réseau 5G , il faut s’intéresser aux fréquences. Comme vous le savez , une antenne émet des ondes radios qui permettent d’acheminer les communications. Des plages de fréquences radio sont dédiées au réseau mobile indépendamment des autres fréquences utilisées pour les postes radio, la télévision et les satellites. Le graphique ci-joint montre les plages de fréquences utilisées par le réseau mobile.

Même quand on comprend comment ça fonctionne, un certains nombre de questions peuvent subsister en ce qui concerne la 5G :

  1. Quels sont les avantages de la 5G ? On peut dire que le réseau sera plus fiable avec plus de répondant (i.e. des temps de latence améliorés). Il disposera de débits partagés permettant d’envoyer et de recevoir des informations simultanément. Il sera capable de prendre en charge du big data émanant des IOTs. Enfin, la 5G permettra une meilleure adaptabilité des ressources selon les besoins et les usages. En d’autres termes, il sera possible d’attribuer plus ou moins de bande passante en fonction des besoins et des priorités. Cette méthode est connu dans le milieu des télécoms sous le nom de Slicing, elle permet aux opérateurs de découper virtuellement un réseau en sous réseaux, afin de créer des portions distinctes avec des besoins de performances adaptés aux usages.
  2. Quels nouveaux usages seront rendus possibles par la 5G ? Voici plusieurs exemples dans des secteurs variés :
    • Le secteur de la santé : une meilleure gestion des appareils médicaux dans les hôpitaux et des consultations avec la télémédecine.
    • Le secteur automobile : une interaction plus élevée entre les véhicules et leurs environnements (avec les signalisations « intelligentes » et même avec les autres véhicules).
    • Le secteurs des télécommunications : une couverture en VOIX (téléphonie mobile) et DATA (accès internet) pour les zones rurales, réduisant ainsi la fracture numérique. Notez que pour les smartphones, une migration vers un appareil en 5G sera nécessaire. Évidemment votre mobile en 4G fonctionnera quand même, seulement il ne pourra pas bénéficier des avantages de la 5G, en effet, comme le dit l’adage, « qui peut le plus, peut le moins ».
  3. Qui seront les fournisseurs de l’offre 5G ?:
    • Les opérateurs : Orange, SFR, Bouygues Télécoms et Free
    • Les MVNO (Mobile Virtual Network Operator) :  ce sont des opérateurs d’offres mobiles qui ne possèdent pas de droit d’exploitation. Ils ne possèdent ni les infrastructure réseau ni les fréquences. Ils s’appuient sur les opérateurs traditionnelles (MNO : Mobile Network Operator) en passant des contrats avec eux pour ensuite revendre des forfaits sous leur marque propre.
    • D’autres prestataires dans des secteurs précis travaillant sur des projets globaux dont le support 5G.
  4. Quelle est son impact sur la santé ? 
    Le sujet reste sensible sur le plan politique, car l’état actuel des connaissances ne permet pas de trancher la question sur l’innocuité de la 5G. Théoriquement, le volume d’ondes électromagnétiques émises par les antennes est assujetti à des seuils fixés rigoureusement par la réglementation. Mais par nature, une antenne relais diffuse un signal sur une zone non précise. L’alternative technologique envisagée serait l’utilisation d’antennes « actives » intégrant le beamforming, c’est à dire la synchronisation des ondes en faisceaux afin de concentrer le signal sur une zone plus restreinte.

Les communications unifiées

Comme nous l’avons dit plus haut, avec la pandémie de covid 19, les usages en terme de communication d’entreprise ont été bouleversés, en généralisant le télétravail d’une manière inédite. Ce qui était une exception est devenue la règle et pouvoir continuer à communiquer et à partager de l’information à distance avec ses équipes est devenu une préoccupation majeur des entreprises. En ce qui concerne l’organisation interne, elles se sont focalisées sur un objectif simple : stabiliser les interactions (données et informations) pour ensuite les optimiser. C’est pourquoi les entreprises ont accéléré leur transformation digitale en s’équipant d’outils numériques adéquats ou en les améliorant  s’ils existaient déjà. Dans ce domaine, les applications qui ont su tirer leur épingle du jeu sont, sans conteste, ZOOM et TEAMS. Mais lorsque l’on parle d’outils de communications d’entreprises, il n’y a pas que les logiciels, il y a aussi la téléphonie fixe et mobile, la messagerie instantanée, l’accès internet et les progiciels de gestion intégrés (ERP pour Entreprise Resource planning et CRM pour Customer Relationship Management).

L’objectif pour les sociétés est de pouvoir faciliter l’accès à tous ses outils partout et à tout moment. Cela, afin de pouvoir à la fois maintenir la continuité de service et augmenter la productivité et la compétitivité dans un marché désormais mondialisé. L’accès à internet est devenu un point stratégique car la plupart de ces outils de communication sont hébergés au sein de datacenter en mode SAAS (Software As A Service). Le rôle des prestataires informatiques et des intégrateurs télécoms est donc central pour organiser cet écosystème ultra technologique.

Prenons pour exemple l’application TEAMS de chez MICROSOFT. Cet outil se révèle intéressant puisqu’il concentre à lui seul plusieurs services :

  • La visioconférence
  • La messagerie instantanée
  • Son intégration via la messagerie Outlook
  • La téléphonie d’entreprise
  • Sa corrélation avec la téléphonie fixe

Effectivement, ce qui est nouveau avec TEAMS, c’est qu’il permet désormais d’intégrer la téléphonie fixe. Offrant ainsi la possibilité d’émettre et de recevoir des appels téléphoniques. Fini donc les autocommutateurs du type PABX et IPBX dans les entreprises. C’est une véritable révolution des usages puisque la téléphonie traditionnelle devient une application. D’ailleurs, beaucoup d’acteurs dans le monde de l’IT (Information Technology) s’accordent à dire qu’à terme, les logiciels ERP et/ou CRM pourront incorporer les services téléphoniques. Clairement, les utilisateurs pourront initier un appel téléphonie d’un seul clic depuis leur outil de gestion. Actuellement, les intégrateurs télécoms proposent, en parallèle de ces solutions, des outils plus classiques comme le softphone, qui n’est ni plus ni moins qu’un téléphone fixe dématérialisé. Ceci n’est qu’une option complémentaire et ne représente pas une solution aussi complète que les commutations unifiées .

Voici comment fonctionne la téléphonie TEAMS :

Comme le montre le schéma, l’expérience téléphonique passe par quatre étapes : Émission d’un appel téléphonique via n’importe quel support : (ordinateur, tablette et smartphone) ; l’appel est envoyé et géré par l’IPBX hébergé chez Microsoft ; la communication est ensuite transférée à la plateforme hébergée par l’intégrateur (ITS) ; les données passent par ce que l’on appelle un SBC (Session Border Controler, un firewall VOIX pour simplifier…) puis ces dernières empruntent le trunk sip (canal permettant de transporter la voix humaine) Pour finir, l’appel est reçu par le correspondant Remarque : le trunk sip remplace l’ancienne technologie « RNIS » et leur service NUMERIS.

La dématérialisation des  solutions télécoms en entreprise

Les solutions télécoms n’échappent pas à la transformation digitale. Le modèle qui consiste à installer un autocommutateur (PABX et IPBX) dans une baie informatique en y interconnectant des postes téléphoniques devient de plus en plus rare au sein des entreprises françaises. Cette ancienne technologie est remplacée petit à petit par des solutions plus simples et innovantes offrant une flexibilité et une disponibilité plus importante. Voici plusieurs cas de figure adoptés par les sociétés et plébiscités par les DSI (directeurs des systèmes d’information) :

  • Dématérialisation de l’autocommutateur vers une machine virtuelle et installé en local : c’est-à-dire sur les serveurs et dans les locaux de l’entreprise.
  • Dématérialisation de l’autocommutateur vers une machine virtuelle en mode hébergé : au sein d’un Datacenter ( chez un prestataire informatique ou un intégrateur télécoms)
  • Souscription d’un service en ligne : téléphonie hébergée. Les services de téléphonie sont disponibles via une connexion internet.
  • Utilisation des fonctionnalités d’une application en communication unifiée : TEAMS téléphonie.

Le dénominateur commun de ces solutions ? La nécessité d’avoir une connexion internet, avec idéalement  une ligne en back-up afin de garantir une continuité de service. Petite astuce, la ligne de back-up devra être différente du lien primaire car il est rare que deux opérateurs tombent en panne au même moment. En ce qui concerne les postes téléphoniques, ils pourront être déployés en plug and play (récupération des paramétrages et configurations au démarrage des postes). En complément ou en remplacement, il sera tout à fait possible de mettre en place des softphones, intéressants dans des situations de travail particulières telles que le télétravail.

Zoom rapide sur la partie téléphonie : En y regardant de plus près, le domaine de la téléphonie depuis les années 50 a bien évolué. Nous sommes passés de communications gérées par des téléopératrices, dans des centrales commutant des appels, à des solutions de communications unifiés ultra innovantes et disponibles aussi bien en entreprise qu’en télétravail ou bien encore en itinérance. On ne s’en rend pas compte, mais le bond est énorme.

Conclusion

Lorsque l’on prend un peu de hauteur, une chose saute aux yeux : les quatre tendances télécoms que nous venons de passer en revue, sont intimement liées les unes aux autres. En effet, c’est l’ensemble du domaine du digital qui est en pleine effervescence. La révolution digitale progresse avec l’ensemble de ses composantes : les supports de données (logiciels et applications), les autoroutes de l’information (liens opérateurs) et le stockage des données (Datacenter). Il devient évident, qu’il faut réunir un certains nombre de compétences et de connaissances pour maîtriser l’ensemble de ces technologies. C’est dans ce contexte qu’ITS se propose d’aiguiller et d’accompagner les entreprises désireuses d’aborder le tournant du numérique. Alors n’hésitez plus !